Ce trouble chronique de la circulation sanguine, au niveau des mains et parfois des pieds, peut devenir invalidant. Bien que bénin dans la majorité des cas, il est parfois susceptible de révéler une pathologie plus grave.
Il suffit d’une petite chute de température pour que les doigts et/ou les orteils des personnes atteintes deviennent blêmes et s’engourdissent. Les lèvres, les lobes d’oreilles et les ailes du nez sont de temps en temps aussi touchés. Ce phénomène, qui affecte particulièrement les femmes (10 à 15% d’entre elles), résulte d’une constriction des petites artères des extrémités. Il survient en période de froid hivernal, mais aussi parfois en été lors d’une variation brusque de température.
Le corps interprète mal ce grand écart du thermomètre et suspend l’irrigation des zones où sa chaleur peut se dissiper afin de conserver son thermostat à 37°C. Une fois le spasme passé, les petites artères se dilatent à nouveau : les doigts virent alors au bleu-violet, puis au rouge, et la douleur augmente, ce qui rend la marche et la manipulation d’objet difficiles.
Un mode de vie adaptée
L’origine de cette hypersensibilité au froid reste inconnue. Et comme il n’existe pas de traitement capable de guérir la maladie de Raynaud, il faut revoir son hygiène de vie pour réduire ses manifestations. Commencez par arrêter le tabac et limiter votre consommation de café et d’alcool, qui ont un effet vasoconstricteur. Les petits chocs répétés aux mains, comme l’utilisation intensive d’un clavier d’ordinateur ou de piano, sont aussi à éviter.
Pour freiner les crises, vous pouvez essayer la phytothérapie. Les plantes médicinales qui tonifient le système circulatoire (vigne rouge, hamamélis, marronnier d’Inde, Noisetier, et petit houx) soulagent en effet l’inconfort. À prendre en décoction : « porter à ébullition 4 c. à s. de plantes dans 1 litre d’eau froide, laisser bouillir 2 minutes, retirer du feu, couvrir et laisser infuser 10 minutes. Boire dans la journée avant 19 heures », conseille l’herboriste Michel Pierre, auteur de Ma bible des secrets d’herboriste (éd. Leduc.s).
La meilleur protection : se prémunir du froid
Diminuer son exposition au froid en saison hivernale est la meilleure façon de ne pas se retrouver avec des doigts trop douloureux. Quand vous sortez, n’hésitez pas à superposer les couches de vêtements : gant + sous-gant, collant + chaussettes… Adopter la stratégie de l’oignon est en effet toujours plus payant que de porter un seul textile épais car l’air emprisonné entre les couches constitue un excellent isolant contre le froid. Vous pouvez aussi vous munir de chaufferettes qui génèrent de la chaleur durant plusieurs heures.
Prenez garde à ne pas rester immobile trop longtemps. Pour booster sa circulation sanguine, marcher et faire gesticuler ses doigts est recommandé. Attention également à l’humidité et aux émotions fortes qui peuvent induire les mêmes symptômes que le froid lorsqu’on a la maladie de Raynaud.
En été, les chocs thermiques présentent aussi une menace. Fuyez notamment les salles et les magasins climatisés dont la température tranche avec la chaleur extérieure.
Ne pas confondre maladie et syndrome de Raynaud
Pour évaluer l’ampleur du phénomène de Raynaud, le médecin vasculaire réalise une capillaroscopie. Cet examen permet de visualiser au microscope les petits vaisseaux – les capillaires – en forme d’arc situés près des ongles des mains afin d’évaluer la qualité de la microcirculation locale. En cas de maladie de Raynaud, les capillaires sont souvent normaux, en forme d’épingle à cheveux, réguliers et ininterrompus. Mais en cas de syndrome de Raynaud, des anomalies sont visibles. Cette forme secondaire du phénomène de Raynaud, plus rare, est beaucoup plus grave car elle est induite par des pathologies qui altèrent les vaisseaux sanguins : des maladies auto-immunes généralement, comme la sclérodermie ou le lupus.
Certains médicaments peuvent aussi la provoquer, des bêta-bloquants ou une pilule oestro-progestative par exemple. Contrairement à la maladie de Raynaud, le syndrome de Raynaud atteint aussi les pouces des mains et des pieds. Dans les formes les plus sévères, les doigts peuvent finir par se déformer et présenter des ulcères si un ou plusieurs vaisseaux s’obstruent durablement.
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